Les puissances de la forme Hylémorphismes anciens et contemporains T.1. K. Fine, 1994, Essence and modality 1, p. 1. The concept of essence has played an important role in the history and development of philosophy; and in no branch of the discipline is its importance more manifest than in metaphysics. T.2. Aristote, Métaphysique Z 7, 1032b1-2 2. εἶδος δὲ λέγω τὸ τί ἦν εἶναι ἑκάστου καὶ τὴν πρώτην οὐσίαν. J appelle forme l être essentiel et la substance première de chaque chose. T.3. W. Jaworski, 2016, Structure and the Metaphysics of Mind, Oxford, p. 6. Structure matters: it operates as an irreducible ontological principle, one that accounts at least in part for what things essentially are. Structure makes a difference: it operates as an irreducible explanatory principle, one that accounts at least in part for what things can do, the powers they have. Structure counts: it explains the unity of composite things, including the persistence of one and the same living individual through the dynamic influx and efflux of matter and energy that characterize many of its interactions with the wider world. T.4. G. Renz, 2018, Form as structure: it s not so simple, Ratio (New Series), XXXI, p. 20-36, ici p. 28. Simples provide a clear counterexample to structure as form: as simple, simples have no parts capable of instantiating a structure. For structure is the kind of entity that configures parts; it is at least a dyadic relation. So, simples belong to the kind(s) they do and have the powers and capacities they have in virtue of something besides structure. And if Hylomorphism is true, this means that form cannot be just structure. T.5. Alexandre d Aphrodise, De anima, 5.4-12. τοῦ γὰρ πυρὸς ὄντος φυσικοῦ τε καὶ ἁπλοῦ σώματος εἶδος μὲν ἡ θερμότης καὶ ἡ ξηρότης καὶ ἡ ἐκ τούτων τε καὶ ἐπὶ τούτοις γεννωμένη κουφότης, ὕλη δὲ τὸ τούτοις ὑποκείμενον, ὃ κατὰ τὴν αὑτοῦ φύσιν οὐδὲν ὂν τούτων ὁμοίως τούτων τε καὶ τῶν ἐναντίων αὐτοῖς ἐστιν ἐπιδεκτικόν (δι' ἣν φύσιν αἱ τῶν ἁπλῶν σωμάτων εἰς ἄλληλα γίνονται μεταβολαί). ὧν οὐδέτερα μέν ἐστι σῶμα, τὸ δὲ ἐξ αὐτῶν ἤδη σῶμά τε καὶ πῦρ ἀρχὴν παρὰ τῆς φύσεως καὶ τῆς κατὰ τὸ εἶδος οὐσίας ἔχον τῆς εἰς τὸ ἄνω κινήσεως τὴν κουφότητα ἥτις κουφότης εἶδός τε καὶ φύσις οὖσα τοῦ πυρὸς αὐτὴ μὴ κινουμένη. La forme du feu, lequel est un corps à la fois simple et naturel, c est la chaleur et la sécheresse, et la légèreté qui en provient et leur survient, tandis que sa matière, c est substrat de ces [qualités], qui, n étant, par sa nature propre, aucune de ces [qualités], est à même de les recevoir semblablement, elles comme leurs contraires (c est en raison de cette nature que se produisent les changements des corps simples les uns en les autres). Ni la forme ni la matière ne sont des corps, mais c est ce qui en est composé qui est immédiatement un corps et du feu, tenant de sa nature et de sa substance formelle un principe du mouvement vers le haut, à savoir la légèreté. Cette légèreté, en tant que forme et nature du feu n est pas elle-même mue. T.6. DA, 11.5-13. εἴ γε μὴ παράδοξον, ἀλλὰ παντὸς μᾶλλον εὔλογον, τὸ ἣν ἔχει τὰ ὑποκείμενα τοῖς εἴδεσιν σώματα ἀναλογίαν πρὸς ἄλληλα, ταύτην καὶ τὰ εἴδη αὐτῶν σώζειν πρὸς αὐτά. s il est vrai qu il n est pas incroyable, mais plus que tout raisonnable, que le rapport que les corps sousjacents aux formes entretiennent les uns avec les autres soit celui que leurs formes préservent aussi entre elles. 1 K. Fine, Essence and Modality: The Second Philosophical Perspectives Lecture, Philosophical Perspectives, Vol. 8, Logic and Language (1994), p. 1-16. 2 Ma traduction. Idem pour tous les autres textes d Alexandre. 1/5
T.7. DA, 27.4-8. τοῦ μὲν οὖν πλείους δυνάμεις τῆς ψυχῆς εἶναι καὶ μὴ τὴν αὐτὴν ταῖς μεταβολαῖς καὶ ἄλλοτε πρὸς ἄλλα τε καὶ δι' ἄλλων ἐνεργείαις δοκεῖν πλείους εἶναι, ὡς Δημοκρίτῳ τε καὶ ἄλλοις τισὶν δοκεῖ, ἱκανὴ δεῖξαι καὶ ἡ ἐπὶ τῶν ἐγκρατῶν τε καὶ ἀκρατῶν μάχη πρὸς ἀλλήλας τῶν δυνάμεων. Que l âme possède de multiples puissances, et non pas que la même puissance paraisse multiple par les changements et les actes [qu elle subit], d une fois à l autre, pour différents objets et par différents moyens, comme le croient Démocrite et quelques autres, c est ce que suffit à montrer le conflit des puissances entre elles, chez ceux qui sont maîtres d eux-mêmes, aussi bien que chez ceux qui ne le sont pas. T.8. Aristote, De anima I 1 et II 2. I 1, 402b1-3 : Il faut aussi examiner si l âme est dotée de parties ou sans parties, et si toute âme est de même sorte ou non et, si elle ne l est pas, si elle diffère par l espèce ou par le genre. II 2, 413b10-14 : Pour le moment, contentons-nous de dire que l âme est principe de tout ce qu on vient de mentionner et qu elle est définie par ceci : la nutritive, la sensitive, l intellective, le mouvement. Mais chacune d elles est-elle une âme ou une partie de l âme? T.9. Alexandre, DA, 29.1-3. τῆς δὴ ψυχῆς τῆς τῶν ἐμψύχων τῶν ἐν γενέσει τε καὶ φθορᾷ πρώτη μέν ἐστιν ἡ θρεπτική, ᾗ συνέζευκται ἥ τε αὐξητικὴ καὶ ἡ γεννητική. La première puissance de l âme des êtres animés sujets à la génération et à la corruption est la puissance de se nourrir, à laquelle se joignent à la fois celle de croître et celle d engendrer. T.10. Mantissa 4, 118.28-35. ἀλλ' ὅτι αὐταὶ αἱ δυνάμεις τῆς ψυχῆς διαφέρουσιν ἀλλήλων, καὶ οὐχ οἷόν τε τῇ αὐτῇ δυνάμει, οἷον τῇ αἰσθητικῇ νοῆσαι ἢ τῇ νοητικῇ αἰσθάνεσθαι. εἰ γὰρ καὶ τὸ φυτικὸν ψυχικόν, ἀδύνατον δὲ τῇ αὐτῇ δυνάμει ἅμα πλέονα καὶ διάφορα ἐνεργεῖν, ἀεὶ δὲ ἐνεργεῖ ἐπὶ τῶν ζώντων τὸ θρεπτικόν, ἤτοι οὐδεμίαν ἄλλην ἐνέργειαν ἐνεργήσομεν κατὰ ψυχήν, εἰ μία ἡ ψυχικὴ δύναμις, ἢ εἰ καὶ ἄλλας ἐνεργοῦμεν, οἷον αἰσθανόμεθα κατὰ τὸ αὐτὸ καὶ τρεφόμεθα, οὐ μία ἡ ψυχικὴ δύναμις Au contraire, les puissances de l âme elles-mêmes diffèrent les unes des autres et il n est pas possible pour la même puissance, par exemple, pour la puissance sensible, de penser, ou, pour la puissance intellectuelle, de sentir. Si en effet même la [partie] végétative est une [partie] de l âme, et s il est impossible à la même puissance d être simultanément en acte de multiples et diverses manières, et que la nutritive soit toujours en acte chez les êtres vivants, alors ou bien nous n accomplirons aucun autre acte en vertu de notre âme, s il n y a qu une puissance de l âme, ou bien, si nous accomplissons d autres actes, par exemple si nous percevons et nous nourrissons au même moment, il n y a pas qu une seule puissance de l âme T.11. DA, 35.9-17. οὐ μὴν ταὐτόν ἐστιν αὔξεσθαί τε καὶ τρέφεσθαι 3, οὐδὲ ἅμα γίνεται οὐδὲ ἑκατέρῳ αὐτῶν ὁ αὐτὸς σκοπός. τρέφεται μὲν γὰρ ἀεὶ τὸ ζῷον, ἔστ' ἂν ᾖ (διὸ καὶ συνεχεστάτη ἥδε τῶν ψυχικῶν ἐνεργειῶν), αὔξεται δὲ οὐκ ἀεὶ τρεφόμενα, εἴ γε τρέφεται μὲν ἔστ' ἂν ᾖ, ἔστι δὲ καὶ τὰ γηράσκοντά τε καὶ μειούμενα. σκοπὸς δὲ τῷ μὲν τρέφοντι ἡ τοῦ τρεφομένου σωτηρία, τῷ δὲ αὔξοντι εἰς μέγεθος ἡ συντέλεια τῷ τρεφομένῳ. διὸ καὶ τῶν δυνάμεων ἡ μὲν τοῦ εἶναί τε καὶ τῆς οὐσίας ἐστὶ τηρητική (τοιαύτη γὰρ ἡ θρεπτική), ἡ δὲ αὐξητικὴ προηγουμένως ἐστὶ τῆς κατὰ τὸ ποσὸν ἐπιδόσεως ποιητική. Croître et se nourrir ne sont toutefois pas la même chose : ils ne se produisent pas simultanément et aucun des deux n a le même but. 1) L animal, en effet, se nourrit toujours tant qu il existe (c est pourquoi c est là le plus continu des actes de l âme), mais ne croît pas toujours quand il se nourrit 4, puisqu il se nourrit tant qu il existe, mais qu il y a aussi des êtres qui décroissent en vieillissant. 2) Ce qui nourrit a pour but de préserver ce qui se nourrit, tandis que ce qui accroît a pour but de compléter en grandeur ce qui se nourrit. 3) C est 3 Cf. Aristote, DA 2.4, 416b11-12 : «ἔστι δ' ἕτερον τροφῇ καὶ αὐξητικῷ εἶναι». 4 Voir «τὰ τρεφόμενα» en 35.8. 2/5
pourquoi, parmi ces puissances, l une est à même de conserver l être et la substance (telle est la nutritive), tandis que la puissance de croître est principalement à même de produire un développement quantitatif. T.12. DA, 35.26-36.3. ἡ μὲν θρεπτικὴ δύναμις, οὖσα ἡ πρώτη ψυχῆς, σωστικὴ τοῦ ἔχοντος αὐτὴν διὰ τῆς οἰκείας ἐνεργείας, ἥτις ἐπὶ παρουσίᾳ τροφῆς γίνεται, ἡ δὲ αὐξητικὴ δύναμις ψυχῆς, διὰ τροφῆς αὐξητικὴ τοῦ ἔχοντος αὐτὴν σώματος διὰ τῆς οἰκείας ἐνεργείας, ἡ δὲ γεννητικὴ δύναμις ψυχῆς, γεννητικὴ ὁμοίου τῷ ἔχοντι αὐτήν, ἣ καὶ αὐτὴ τροφῇ πως χρῆται. La puissance nutritive, qui est la première puissance de l âme, est à même de préserver ce qui la possède par son acte propre, lequel se produit en présence de nourriture ; la puissance de l âme responsable de la croissance est à même, par la nourriture, de faire croître le corps qui la possède par son acte propre ; la puissance de l âme responsable de la génération est à même d engendrer un être semblable à ce qui la possède, et elle aussi, en un sens, se sert de la nourriture. T.13. DA, 30.2-6. διὰ τοῦτο γὰρ καίτοι πολλῶν οὐσῶν τῶν ψυχικῶν δυνάμεων, ἐν οἷς ἡ λογικὴ δύναμίς ἐστι, μία ἡ ἐξ ἁπασῶν ψυχή, ὅτι μηδεμία τῶν ὑστέρων δυνάμεων ἄνευ τῆς πρὸ αὐτῆς οἵα τε εἶναι, ἀλλ' εἰσὶν ὡς μέρη τῆς αὐτῆς ἅπασαι προστιθεμένων ταῖς πρώταις τῶν δευτέρων καὶ διὰ τοῦτο αὔξησίν τε καὶ ἐπίδοσιν τῶν πρώτων λαμβανουσῶν. C est en effet pour cela que, bien qu il y ait plusieurs puissances de l âme dans les êtres chez lesquels se trouve la puissance rationnelle, l âme qui est composée de toutes ces puissances est une, parce qu aucune des puissances postérieures ne peut aller sans celle qui la précède. Au contraire, elles sont toutes comme des parties de cette âme, parce que les puissances suivantes sont ajoutées aux premières et que, de ce fait, les premières se trouvent augmentées et développées. T.14. DA, 16.18-17.1. καὶ αὕτη μὲν ἡ τῆς ψυχῆς οὐσία, ὡς ἑνὶ λόγῳ περιλαβεῖν πλείους ψυχὰς οὔτε ὁμοειδεῖς ἀλλήλαις τάξιν τε ἐχούσας πρὸς ἀλλήλας, ὡς εἶναι τὴν μέν τινα αὐτῶν ἀτελεστέραν τε καὶ πρώτην, τὴν δὲ μετὰ ταύτην τελειοτέραν ἐκείνης τῷ πρὸς ἐκείναις καὶ ἄλλην δύναμίν τινα προσειληφέναι, καὶ μετὰ ταύτην τρίτην τινὰ πάλιν πρὸς ἐκείναις ταῖς δυνάμεσιν καὶ ἄλλας τινὰς δυνάμεις ἔχουσαν. Voilà quelle est l essence de l âme, de sorte que l on embrasse en un unique énoncé plusieurs âmes qui ne sont pas de même forme mais possèdent un ordre entre elles, tel que l une d entre elles est plus imparfaite et première, mais que celle qui vient ensuite plus parfaite en ce qu elle s ajoute une autre puissance en plus des précédentes, et que la troisième qui suit celle-là possède aussi à son tour, outre les précédentes, d autres puissances. T.15. DA, 75.2-13. αὗται μὲν οὖν αἱ δυνάμεις οὐ μόνον κατὰ τὸν λόγον διαφέρουσιν ἀλλήλων, ἀλλ' ἤδη χωρίζεσθαι δύνανται καὶ κατὰ τὸ ὑποκείμενον καὶ κατὰ τὴν ἐνέργειαν. κατὰ μὲν γὰρ τὸν λόγον ἡ ἑτερότης αὐτῶν, ὅτι μὴ ταὐτὸν τὸ θρεπτικῷ εἶναι καὶ τὸ αἰσθητικῷ (ἄλλος γὰρ ὁ ἑκατέρου λόγος καθό ἐστι τοιαῦτα), κατὰ δὲ τὴν ἐνέργειαν, ὅτι μή, ὅτε τὸ θρεπτικὸν ἐνεργεῖ, τότε πάντως καὶ τὸ αἰσθητικόν (τὸ μὲν γὰρ ἀεί, τὸ δὲ αἰσθητικὸν ἀνενέργητον κοιμωμένων), κατὰ δὲ τὸ ὑποκείμενον, ὅτι τὸ μὲν θρεπτικὸν ἐν ἅπαντι μορίῳ, τὸ δὲ αἰσθητικὸν οὔ. καὶ ἐν τοῖς φυτοῖς τὸ μὲν θρεπτικόν ἐστι, τὸ δὲ αἰσθητικὸν οὐκέτι. τὸ δὲ ὁρμητικόν τε καὶ ὀρεκτικὸν τοῦ μὲν θρεπτικοῦ διοίσει σχεδὸν τοῖς αὐτοῖς, οἷς καὶ τὸ αἰσθητικόν. μόνῳ γὰρ παραλλάξει τῷ τὸ μὲν αἰσθητικὸν διαφέρειν τοῦ θρεπτικοῦ τῷ αὐτὸ μὲν κριτικὸν εἶναι, ἐκεῖνο δὲ ποιητικόν. Aussi ces puissances ne diffèrent-elles pas les unes des autres seulement par la définition, mais elles peuvent d emblée être séparées, à la fois par le substrat et par l acte. Il y a en effet altérité entre elles 1) par la définition, d une part, parce que l être de la [partie] nutritive n est pas identique à celui de la sensitive (car dans la mesure où elles sont telles, la définition de chacune est différente) ; 2) par l acte, d autre part, parce qu il n est pas vrai que quand la nutritive est en acte, la sensitive le soit aussi à chaque fois, (car la première 3/5
est toujours en acte, quand la sensitive est inactive quand nous dormons) ; 3) par le substrat, enfin, parce que la nutritive se trouve dans toutes les parties [du corps], non la sensitive. Et la nutritive se trouve dans les plantes, alors que ce n est plus le cas de la sensitive. La partie impulsive et désirante diffèrera de la nutritive à peu près pour les mêmes raisons que la sensitive [en diffère], car elles ne divergeront que par le fait que la partie sensitive diffère de la nutritive parce qu elle est critique, alors que la nutritive est productrice. T.16. DA, 75.24-76.6. ἔχουσιν δὲ οὕτως αἱ τῆς ψυχῆς δυνάμεις πρὸς ἀλλήλας, ἐν οἷς εἰσιν πᾶσαι, ὡς τὰς πρώτας τῶν ὑστέρων εἶναι χάριν καὶ πρὸς ταύτας συντελεῖν τι, ἀνάλογον ἔχουσαι τοῖς μέρεσιν τοῦ ἐμψύχου σώματος. [ ] ἡ μὲν γὰρ φυτικὴ ψυχή ἐστιν ἐν τοῖς ζῴοις σωτηρίας τε καὶ τοῦ εἶναι χάριν, ὧν χωρὶς οὐδ' ἂν τὸ αἰσθητικὸν ἦν. τὸ δὲ αἰσθητικὸν καὶ οὕτως κριτικὸν τοῦ πρακτικοῦ τε καὶ ὁρμητικοῦ χάριν, ὡς προείρηται. ἀλλὰ καὶ τὸ πρακτικόν τε καὶ ὁρμητικὸν πάλιν τοῦ κριτικοῦ χάριν. οὐ μὴν τοῦ αἰσθητικοῦ κριτικοῦ, ἀλλὰ τοῦ νοῦ τε καὶ τῆς κατὰ τοῦτον ἐνεργείας, ἐν οἷς τῶν ζῴων καὶ ἥδε ἡ δύναμίς ἐστιν, ὡς ἐν τοῖς περὶ τούτων λεγομένοις δείκνυται. Chez les êtres chez lesquels elles sont toutes présentes, les puissances de l âme sont disposées les unes par rapport aux autres de telle sorte que les premières sont en vue des suivantes et contribuent à elles en quelque façon, présentant une analogie avec les parties du corps animé. [ ] Chez les animaux, l âme végétative est, en effet, est en vue de leur préservation et de leur être, sans quoi la partie sensitive n existerait même pas. La partie sensitive et critique en ce sens est en vue de la partie pratique et impulsive, comme on l a dit. Mais, la partie pratique et impulsive, à son tour, est aussi en vue de la partie critique non pas de la partie critique sensitive, mais de l intellect et de l acte conforme à ce dernier, chez ceux des animaux qui possèdent aussi cette puissance, comme on l a montré dans les discussions à ce sujet. T.17. Philopon, In DA, 237.8-23. <Νῦν δὲ τοσοῦτον εἰρήσθω μόνον, ὅτι ἐστὶν ἡ ψυχὴ πάντων 5 τῶν εἰρημένων ἀρχὴ καὶ τούτοις ὥρισται, θρεπτικῷ, αἰσθητικῷ, διανοητικῷ, κινήσει.> Οἱ μὲν πᾶσαν ψυχὴν ἀπαθανατίζειν βουλόμενοι λέγουσι τὸ μὲν θρεπτικὸν καὶ αὐξητικὸν καὶ τὰ ὅμοια ἐνεργείας εἶναι ψυχῆς, ἅς φασι καὶ τὸν Ἀριστοτέλη ἀχωρίστους εἶναι λέγειν, τὴν μέντοι ψυχὴν καὶ τὰς δυνάμεις, ἀφ' ὧν αἱ ἐνέργειαι αὗται προέρχονται, ταύτας εἶναι χωριστάς τὴν ψυχὴν οὖν αἰτίαν καὶ ἀρχὴν τούτων τῶν ἐνεργειῶν φασι λέγειν αὐτόν, τῆς θρεπτικῆς καὶ αἰσθητικῆς καὶ τῶν ἄλλων. ὅτι δὲ οὐ τοῦτο οἴεται ὁ Ἀριστοτέλης, πολλάκις εἴρηται. προσφυέστερον δὲ καὶ ἀληθέστερον ὁ Ἀλέξανδρος ἐξηγεῖται ἀρχὴν καὶ αἰτίαν εἶναι λέγων τὴν ψυχὴν τοῦ τρέφεσθαι, τοῦ αὔξεσθαι, τοῦ αἰσθάνεσθαι, ἅπερ εἰσὶ τῷ ὄντι ἐνέργειαι ψυχῆς. ὅτι δὲ οὐκ ἀρχὴν τοῦ θρεπτικοῦ καὶ αἰσθητικοῦ τὴν ψυχὴν λέγει, ἐδήλωσεν ἐξ ὧν ἐπάγει ὅτι <τούτοις ὥρισται, θρεπτικῷ, αἰσθητικῷ> καὶ τοῖς λοιποῖς, ἀντὶ τοῦ περιώρισται ἐν τούτοις ἡ ψυχή, καὶ ἐν τούτοις τὸ εἶναι τῇ ψυχῇ. 413b11-13 «Pour le moment, contentons-nous de dire que l âme est principe de tout ce qu on vient de mentionner et qu elle est définie par ceci : la nutritive, la sensitive, l intellective, le mouvement.» Ceux qui souhaitent immortaliser toute âme disent que la [partie] responsable de la nutrition et de la croissance et les [parties] semblables sont des actes de l âme, actes dont ils affirment qu Aristote lui aussi les dit inséparables, alors que l âme et les puissances dont procèdent ces actes, sont séparables. D après eux, donc, Aristote dit que l âme est cause et principe de ces actes, à savoir [l acte de] se nourrir, de sentir, etc. Que ce ne soit pas là l opinion d Aristote, cela a été dit à de nombreuses reprises. Alexandre l interprète d une façon plus naturelle et plus vraie, quand il dit que l âme est principe et cause du fait de se nourrir, du fait d augmenter, du fait de sentir, lesquels, par leur être, sont précisément des actes de l âme. Qu Aristote ne soit pas en train de dire que l âme est principe de la nutritive et de la sensitive, il l a fait voir en ajoutant «elle est définie par 5 Le τούτων de nos mss. du DA est omis chez Philopon. 4/5
cela : la nutritive, la sensitive» et le reste, pour dire : l âme est circonscrite par elles et c est en elles que l âme a son être. T.18. A. Marmodoro, 2013, Aristotle s hylomorphism without reconditioning, Philosophical inquiry, 36, 1-2, p. 5-22, ici p. 20-21. it is the way the constituents come together that makes up the one. The determinable and the potential are fully integrated with the form that shapes them, not as subjects that come to possess the form, but as what is incomplete and is completed. T.19. Tableau récapitulatif : l architecture des puissances de l âme selon Alexandre 1) Partie nutritive a. Nutrition b. Croissance c. Reproduction Partie productrice 2) Partie sensitive a. Toucher b. Goût c. Odorat d. Ouïe e. Vue Puissances critiques de l âme irrationnelle Vie Partie irrationnelle 2 ) Puissance imaginative + Assentiment 3) Partie impulsive et désirante a. Appétit b. Ardeur c. Volonté Partie pratique 4) Partie directrice et rationnelle a. Intellect pratique et délibératif b. Intellect théorique et scientifique Partie critique et rationnelle 5/5